Epître aux jeunes acteurs
EPÎTRE AUX JEUNES ACTEURS POUR QUE SOIT RENDUE LA PAROLE A LA PAROLE n’est pas une simple lettre, et ne s’adresse pas uniquement aux acteurs (jeunes ou moins jeunes).
Ou plutôt, si "lettre" et "acteurs" il y a, c’est alors une lettre ouverte en forme de comédie satirique adressée aux acteurs que nous sommes tous quand nous jouons notre vie sur la scène improbable de notre propre théâtre intérieur. Et qu’est-ce que «rendre la parole à la parole» ?
C’est ne plus se satisfaire des simples communications triviales auxquelles nous nous habituons, des "bla-bla" quotidiens porteurs de non-sens, mais retrouver la saveur et la provocation d’une parole vraie et dérangeante, sincère et amoureuse.
Ce texte d’Olivier Py nous entraîne, avec humour et profondeur, vers des rivages intérieurs où nous (re)découvrons la force de la parole, la liberté de l’engagement, la vérité des poètes, la nécessité de la quête et la réalité de notre drame.
C’est alors une invitation au voyage au-delà des apparences et de l’immédiat, une découverte de la parole en tant que "chair de la Promesse" et "Requiem" ouvrant sur la Joie.
La mise en scène présentée ici situe l’action dans un cirque (celui de nos illusions et de nos mensonges ?) où deux complices, Monsieur Loyal et une Tragédienne, jouent et présentent le spectacle de la comédie humaine et le drame de la Parole à travers diverses rencontres et "numéros" dans lesquels à peu près tout ce que la société compte de "communicants" entre en relation avec une "porteuse de Parole".
Celle-ci, apparemment bien ridicule et fort démodée, mais pourtant habitée par une indéfectible force puisée dans la littérature exagérée dont elle fait profession, fait apparaître dans sa parole, avec beaucoup de drôlerie, les incohérences de notre monde hyper-médiatisé, mais nous montre aussi avec une grande gravité les conséquences catastrophiques de cette "mort" de la Parole qui réduit l’Homme à ses besoins primaires et ses pulsions animales.
Comédie satirique ou tragi-comédie, cette pièce cherche à bousculer le spectateur par le rire et la réflexion, l’étonnement et l’émotion. Le bousculer pourquoi ? Pour mieux partager un peu d’amour et beaucoup de joie (ou inversement) grâce à la Parole retrouvée.
Olivier Py nous le dit dans la pièce :
La Parole est Promesse. La Parole est cet amour qui s’incarne dans l’oralité sous la forme d’une Promesse.
Grande joie dans l’insomnie du malheur, Je souffre avec toi peut se dire.
Là est le miracle, et peu importe que cela soit dit maladroitement
si cela est dit en vérité.